The Speed Project ép 2 : Le départ
Vous pensez qu’on s’est levés un matin en se disant : « Tiens, si on faisait Chamonix-Marseille en courant ? »
Yes, je vous confirme que c’est comme ça que ça s’est passé.
Dans notre club, la norme, on ne l’aime pas trop.
Au Running Club Catalans, on préfère ne rien faire comme les autres.
C’est un peu ce qui nous définit.
On sait très bien que ce défi fou est, encore, né après un apéro dans notre bar préféré.
Les bières, c’est bien, mais après, il faut assumer.
Mais alors, comment se préparer pour une course qui n'existe pas ?
Comment s’entraîner pour un projet secret, qui peut s’évanouir d’un instant à l’autre ?
Comment relier Chamonix à Marseille, en totale autonomie, sans carte ni balise ? Comment être porté par la ferveur humaine quand aucun spectateur n’est là pour applaudir ?
Tant de questions pour une course qui ne prend vie qu’à l’instant où le signal est donné.
"The Speed Project" n'existe qu'à travers ceux qui osent se lancer.
Un rassemblement mondial, préparé dans l’ombre, où l’excitation doit être contenue, parfois jusqu’à l’explosion.
L’attente, de plusieurs semaines, est insoutenable.
Tout bascule lorsqu’on éclaire enfin les rues de Chamonix avec nos frontales. C’est là, à 2h du matin, sur le parvis d’une église endormie, que tout commence.
Il faut le voir pour le croire.
À cet instant précis, nous devons nous frayer un chemin jusqu’à Marseille, notre maison.
Après des semaines de préparation, c’est l’heure : en face de l’arche de l’UTMB, la grande messe démarre.
Marvyn, premier relayeur, est lancé, et notre aventure commence.
Pas de tracé. Pas de ravitaillement. Pas de règles. Pas de limites.
Nous sommes seuls, livrés à nous-mêmes.
40 heures de course, en relais, sans répit. Le monde autour de nous s’arrête, mais nous, nous continuons d’avancer, à travers la nuit ou sous un soleil implacable, unis dans un défi qui dépasse l’entendement.
Nous sommes 18 à vivre cette aventure : un van, un camping-car, une voiture, 16 coureurs, et 1 équipe de production.
Le principe est simple : arriver le plus vite possible.
Mais pour nous, la destination n’était pas le point d’arrivée.
C’était le voyage lui-même.
Amoureux du D+, nous ne pouvions concevoir ce défi sans traverser les Alpes. C’est ainsi que débute notre périple : plus de 12 000 mètres de dénivelé positif, des sommets à gravir, des vallées à dévaler.
Dans la nuit profonde ou sous la chaleur écrasante, nous avons repoussé les limites de nos corps, avancé coûte que coûte, parce qu’il fallait rentrer.
Nous ne nous sommes jamais arrêtés, ni posé de questions.
Nous savions pourquoi nous étions là.
Pour l’amour du sport.
Celui qui nous pousse plus haut, plus loin, à chaque nouveau défi.
Celui qui transforme nos vies, crée des liens indéfectibles, forge des amitiés.
Ce sport qui nous fait vibrer, partager, grandir.
Celui qui nous apprend à être résilients, patients, et surtout, humains.
Au-delà de la ligne d'arrivée, c'est une aventure humaine qui restera gravée en nous.
The Speed Project a repoussé nos limites et nous a appris que les plus beaux souvenirs se construisent ensemble, dans l'inconnu et l'effort partagé.
Je n’ai plus qu’un mot pour conclure : Good Morning Chamonix.
Rendez-vous la semaine prochaine pour découvrir la suite : la course et toutes ses péripéties.
Parce qu’entre ceux qu’on a perdu, ceux qui ont traversé la Durance à pied et ceux qui se sont blessés, ça fait une belle équipe.
Si tu viens juste de nous rejoindre, découvre mes précédentes éditions :
Toutes les choses que j’aurais aimé savoir avant de commencer à courir
Les 5 raisons de te mettre à la course à pied
Les erreurs à éviter quand tu commences à courir - PARTIE 1.
Et la partie 2
Débuter le trail en 3 étapes
The Speed Project Ep 1 : l’appel